- Vorey-Ceneuil-Chadouart-Margeaix-La Bastide-Changeac-Vorey
- 25 km
- Prévoir au minimum 2h30 (dont 1h de route)
- Possibilité de pique-niquer en début de parcours
- Départ de l’église de Vorey. Descendre la rue qui longe l’église et prendre la route principale par la droite. A la station essence, prenez à droite direction Laroux. Plus haut, tournez à gauche, passez dans Brigols, puis tournez à gauche. Au carrefour, montez à gauche direction Ceneuil. Suivez le fléchage et garez-vous sur la grande place en herbe.
Vous trouvez à Ceneuil presque tous les éléments qui faisaient partie de la vie communautaire d’autrefois : remarquez déjà la croix, le puits, le four banal, en haut à droite de la place, dans lequel vous pouvez entrer, et l’assemblée : cette maison est reconnaissable à son clocheton ; de forme carrée, elle était construite par les habitants, avec des pierres jointées à la chaux, un toit de lauzes et une cheminée massive ; elle possède 2 niveaux, le rez-de-chaussée étant une pièce commune, et la pièce à l’étage servant de chambre à une "béate" : la béate était une jeune fille dépendant de la Congrégation des Demoiselles de l’Instruction au Puy ; elle inculquait aux enfants du village un minimum de savoir. Elle organisait également des veillées avec des groupes de dentellières, et sonnait la cloche aux heures de repas, à l’Angélus… Il y avait encore 1100 béates en 1854. Elles disparurent vers 1930. De cette grande place, marchez en direction du lavoir (chemin près du panneau explicatif) sur 500m. Vous verrez sur votre passage encore un puits, puis des abreuvoirs récents. Plus loin, après la maison isolée à gauche, vous verrez apparaître dans un grand pré un ancien lavoir en très bon état, précédé d’un abreuvoir alimenté par une source. Le muret du lavoir servait à protéger les lavandières du vent. Elles frottaient leur linge sur les grosses pierres et se racontaient les petites indiscrétions du village…
Vous pouvez partir sur le sentier de découverte (prévoir à peu près 1h) pour atteindre le pic du Suc de Ceneuil (789m) où se trouvait l’ancienne forteresse. Les ruines évoquent les luttes du roi Louis VII dans les années 1160, contre les hauts-barons Héracle II, seigneur de Polignac, et Pons. Il subsiste encore de grands éboulis de pierres et quelques pans de murailles. De là-haut, le panorama à 360° est exceptionnel. Le départ du sentier se trouve en haut à droite de la place, et est entièrement fléché (travail réalisé par les enfants du Club Nature). Vous pouvez ensuite profiter de la table à pique-nique pour vous ressourcer et admirer le vaste point de vue. Juste à côté se trouve une boîte expliquant le passé du site.
- Redescendez la route par laquelle vous êtes arrivés et, au carrefour, continuez tout droit pour entrer à Labroc. Prenez à gauche, puis la première à droite direction Chadouard. Garez-vous au niveau de la fontaine.
Découvrez ce que fit Charles VII dans la maison forte de Chadouard, en lisant l’histoire de cette demeure affichée devant le porche. Les portails en pierres comme celui-ci fermaient les cours de ferme des plus riches propriétaires.
- Avec la voiture, revenez sur vos pas et tournez à droite, puis encore à droite. A Chalignac, tournez à gauche au carrefour, puis laissez une route à votre droite. A la D103, tournez à gauche, puis la première à droite direction Beaulieu. Faites une halte avant le pont.
Le château que vous voyez est le château de Margeaix. Le nom de Margeaix vient de " Marginis Aquae ", car le lieu est riche en sources ferrugineuses (Serville, Fontvieille...). Cette imitation de manoir médiéval, haut perché sur les falaises, n’a guère plus de cent ans. En 1884, le site avait charmé un soyeux lyonnais, Monsieur Viallet. Deux ans plus tard, on fit venir de la pierre de Mariols pour le gros œuvre, des carrières de la Denise pour les finitions. Monsieur Ribout, l’architecte, réussit là un chef d’œuvre, où s’allient le gothique moyenâgeux et le style renaissance. Sitôt le château terminé, monsieur Viallet fit jeter un pont suspendu sur la Loire, mais cet ouvrage coûtait très cher d’entretien, et en 1908, la mairie de Beaulieu acquiert le pont de Margeaix pour une modique somme due au mauvais état de l’ouvrage. En 1935, le pont est consolidé et subit une véritable réfection. En 1976, la chaussée est élargie et le tablier de bois est remplacé par un platelage métallique. En 1994, après deux ans d’interdiction de circuler, le pont est à nouveau remis en état.
- Passez le pont et tournez à gauche. Remontez toute la rue, et prenez à gauche, puis encore à gauche direction Laborie. Laissez la Borie à votre gauche, puis Bonnefont à votre droite, pour arriver à Donaze. Là, tournez à droite direction Blanlhac. Prenez à gauche direction La Bastide, puis au croisement, la route qui descend à gauche encore. Vous arrivez à La Bastide, où vous vous garerez aisément, près de la table de pique-nique.
Le village, calme et reposant, possède encore de nombreuses maisons en pierres aux toits de lauzes. Un four banal est situé entre les habitations. Son nom vient de "banalité", un impôt que payaient les habitants au seigneur des terres pour pouvoir y cuire leur pain. A la Révolution, les fours banaux sont devenus propriété du village. La plupart sont toujours utilisés, notamment pour la fête du pain au mois d’août. Les murs de ce four présentent deux couleurs de pierres : les noirs sont du basalte, roche volcanique, et les blanches sont du granit, roche non volcanique.
- Reprenez votre voiture et continuez la même route ; vous aurez sur votre droite, à la sortie du village, encore quelques beaux témoignages de la vie communautaire d’antan :
Le puits, situé sur une source, servait à l’approvisionnement en eau des habitants, et le bac attenant à abreuver les bêtes. Aux 18e et 19e siècles, ils étaient utilisés par les habitants dans leur vie quotidienne. Un peu plus loin se dresse une belle croix de pierres : vous disposez là d’un beau point de vue sur la tour de Roche en Régnier ([cf Circuit n°1-<152]) ; la carrière que vous voyez est une carrière de phonolithe, cette pierre, de couleur gris-bleuté, qui résonne sous les pas. On l’utilise pour fabriquer la laine de verre (qui se traduit par laine de pierre en allemand ! ). Les croix, que l’on croise fréquemment sur notre passage, sont la preuve des croyances intenses et multiples de nos campagnes. Ce sont des croix de pierres, de fer ou de bois ; de carrefour, de place, de maison, de chemin pour la protection des pèlerins, de pause, de mission, guérisseuses…
- Arrivés à Changeac, prenez la petite rue à droite entre les habitations. Passez devant le four banal au toit de lauzes et sur le pont de pierre pour vous garez sur la droite.
Le four banal de Changeac était à l’époque ouvert par une voûte, encore visible ; plus tard, les habitants ont préféré fermer cette ouverture par une porte afin de se protéger du froid en hiver. Le four est encore couvert de ses tuiles de lauzes, et n’est construit qu’avec des pierres granitiques (blanches), car il n’y a pas, à Vorey, de pierres volcaniques. Vous pouvez vous laisser conduire par le charme des petites ruelles et aller jusque sur les bords de la Loire.
La Loire devient fleuve à partir de Vorey. Longue de 1012 km, elle prend sa source à 90 km en amont, au Mont Gerbier-de-Jonc, où elle n’est considérée que comme rivière. Elle est flottable à partir de Vorey, où arrive un de ses principaux affluents, l’Arzon. La première crue connue date de 580, la dernière du 20 septembre 1980. Au 18e siècle, les ponts étaient rares. Le "bac", amarré par une longue corde à de forts piliers, assurait le passage d’une rive à l’autre. Il fut d’ailleurs, le dimanche 23 avril 1651, la cause d’une terrible noyade : les registres mortuaires de Vorey mentionnent cet événement, arrivé prés du rocher de la Vignhasse : les habitants de la Bastide, Donaze, Changeac…, se rendaient à Vorey vers 9 heures pour y entendre la messe. La Loire était un peu grosse. 70 personnes prirent place dans le bateau, dont les planches vermoulues, fléchissant sous un poids inaccoutumé, se rompirent au milieu du fleuve. Tous les passagers tombèrent à l’eau. Vainement, ils essayèrent de se cramponner aux parois de l’embarcation. Leurs appels réitérés se perdirent dans le fracas des flots qui venaient se briser sur les rochers. Plus de 40 personnes se noyèrent et le fleuve roula leurs cadavres jusque sous les murs du château du Fort. Les noms des victimes figurent aux registres mortuaires de Vorey, et M. Boyer, curé, auquel on est redevable de la transcription de cet événement, ajoute qu’en mémoire de ce désastre, une croix fut plantée sur la roche de la Vignhasse. Les habitants s’y rendaient autrefois chaque année en procession et priaient pour le repos de l’âme des trépassés. Ces processions, interrompues pendant la Révolution, n’ont plus lieu depuis cette époque. La croix plantée sur la roche a disparu aussi.
C’est seulement deux siècles et demi plus tard qu’on construisit le pont tant attendu. Le pont de Changeac a été inauguré en 1891. Il était, pour Philibert Besson (1898-1941), maire de Vorey, député, et initiateur de la première monnaie européenne," l’Europa", son lieu préféré pour haranguer les foules et crier ses discours d’avant-garde.
- Ressortez de Changeac en repassant devant le four, puis tournez à droite. Passez le pont et revenez à Vorey par votre droite.