Les crues annuelles de printemps sont une bonne chose pour le fleuve et sont nécessaires, elles permettent la répartition des alluvions, inondent le lit majeur provoquant le dépôt de sédiments ce qui enrichit la ripisylve qui permet de maintenir les berges. Les petits bassins de retenues d’eau sont immergés redonnant vie à certaines faunes et flores. Les crues amènent également malheureusement parfois des déchets de l’amont.
L’organisation de la vie au bord de la Loire a été depuis très longtemps l’affaire de l’homme qui cherchait à se protéger des crues et utilisait aussi le fleuve et ses richesses. Dans le passé en toute harmonie et respect, l’homme acceptait peut être plus les caprices du fleuve et ses conséquences. Il adaptait des ouvrages pour parer aux gros débordements et utilisait le cours d’eau pour se déplacer, faire flotter le bois, et il retirait les matériaux pour construire murs ou maisons, ce qui est aujourd’hui quasiment interdit par la loi sur l’eau.
Dès son élection en mars 2008, la nouvelle municipalité a voulu remettre en fonction les fameux chenaux de crues situés en face du bourg sur la presqu’île du Chambonnet et qui fonctionnaient il y a 80 ans. Moultes réunions ont eu lieu avant la crue de novembre 2008 puis à sa suite, avec les partenaires concernés : l’Etat (DDT, police de l’eau), le Conseil Général, l’ONEMA, le SICALA, la LPO. Une étude du SICALA a été menée permettant d’obtenir des relevés topographiques du Chambonnet et la compréhension de la dynamique du fleuve Loire lorsqu’elle arrive sur Vorey. L’Etat a également il y a 4 ans scarifié la pointe de l’île Eyraud (ex gravière) permettant ainsi à l’Arzon d’emprunter à son embouchure avec la Loire, également le bras droit rapide du fleuve et pas seulement le bras longeant la route menant aux tennis. Puis ne souhaitant pas attendre des mois l’obtention de crédits éventuels du Plan Loire, et souhaitant agir vite pour rouvrir les chenaux du Chambonnet, la commune a décidé sur ses fonds propres, en 2012 de réaliser ces travaux pour un coût de 20 000 €. Deux ans auparavant, la commune avait enlevé la passerelle bétonnée du centre de Vorey véritable bouchon sur l’Arzon, entrainant l’inondation lorsque l’Arzon est en crue, de la place des moulettes, de ses habitations, et des espaces sportifs et touristiques.
Aujourd’hui on peut dire que cela fonctionne plutôt bien, l’Arzon descend rapidement vers la Loire, et la Loire emprunte, comme la photo le montre, les passages ré ouverts face aux grands moulins, sur la presqu’île du Chambonnet.
Ces actions ne sont pas une garantie absolue contre les crues, pas plus que le mur anti crue, mais elles étaient indispensables vis à vis de la population la plus exposée aux risques d’inondation, afin de diminuer les hauteurs d’eau dans le bourg de Vorey. La Loire est un fleuve capricieux avec ces bonnes et dévastatrices crues, et comme les anciens, il faut rester vigilant. D’autres mesures devront être menées pour compléter celles déjà engagées, par exemple enlever en partenariat avec la SNCF les amoncellements de graviers descendus de l’Arzon bloqués entre le pont du train et la passerelle bétonnée de la base de canoë, veiller à ce que les chenaux restent ouverts, modifier également la passerelle de l’Arzon prés de la base de canoë, enlever régulièrement les embâcles, voire mettre en place des bâtards d’eau si nécessaire pour protéger certaines habitations. En espérant que les collectivités autres que la commune, concernées, soient plus généreuses et participatives quant au maintien de la qualité de l’eau et de la vie du fleuve.
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